Articles de vingtansapresweb

  • Les sorties kayak.

    L’éducateur sportif de Propara organisait, dès les beaux jours d’été, des sorties kayak de mer soit au lac du Salagou, soit en mer à la Grande-Motte. Il me le proposa et sans hésiter, je répondis présente : encore un moyen d’évasion en pleine nature à découvrir !

     

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  • Recherche maison plain pied, juillet 1998.

     Mes recherches de maisons en juin furent fructueuses et je bloquais deux rendez-vous le samedi 4 juillet. Caroline et Yannick, un couple d’amis, vinrent me chercher à mon domicile pour aller visiter ces deux futures demeures.

    Allais-je avoir mon "chez moi" tant désiré ?

     

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  • Réunion interdisciplinaire.

    Nous étions à mi-parcours et il s’agissait maintenant de se projeter dans un avenir proche et de concevoir ensemble un « après » hors de l’institution, un « modus vivendi » qui soit accepté et acceptable,

    L’objectif était de rechercher un consensus, avec ou sans négociation, entre mes volontés, la temporalité et l’avis général du corps médical : il n’y avait pas de concurrence plutôt de la cohérence. Le médecin n’avait pas de position dominante et le bilan était partagé.

    Le médecin fit un tour de table pour avoir l’avis des différents intervenants.

    Quelle serait la proposition de date de sortie ?

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  • Un grand merci à mes (futurs) lecteurs.

    Un an déjà que vous suivez l’avancée de mon livre sur le blog « 20 ans après ».

    5595 visiteurs pour 12079 pages vues en un an !

    La rubrique « mes écritures » retrace chronologiquement les étapes parcourues.

    « Mes lectures » sont riches des apports sociologiques sur ce sujet et de l’enseignement que j’ai pu en tirer.

    Quant à « mes rencontres », elles jalonnent mon parcours avec la richesse de leurs diversités.

    L’écriture du livre, plus avancée que celle du blog, continue. L’échéance n’est plus très loin mais j’ai encore besoin de temps (deux mois ?) avant de lancer à la recherche d’éditeurs.

    Les 186 abonnés sur Facebook, 21 sur Twitter et 97 sur Instagram m’encouragent à poursuivre l’aventure alors, merci.

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  • Choisir un fauteuil roulant.

    Dès mon retour au centre, mon kiné Nicolas me présenta Marc, un prestataire en matériel médical, pour choisir mon futur fauteuil roulant : il me fallait faire des essais parmi les nombreux modèles.  La commande passée, il me faudrait attendre quelques semaines pour sa livraison courant juin.

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  • Expertiser le retour à domicile.

     Avant d’envisager un week-end à domicile, il fallait se rendre compte sur place des difficultés d’accessibilité et des conditions de vie dans un milieu ordinaire et familier.

    Le lundi 30 mars, accompagnée de mon ergothérapeute Violaine et de l’assistante sociale Christine, nous nous rendîmes à Pélissanne pour faire ce diagnostic.

    Quelle serait la solution à envisager dans un avenir proche ?

     

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  • Arthur SCHOPENHAUER a dit

    “Par une froide journée d’hiver, un troupeau de porcs-épics s’était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s’éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu’ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu’à ce qu’ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable.

    Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres ; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu’ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c’est la politesse et les belles manières.”

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  • Sortir du cocon et accepter cette nouvelle identité.

     Dans la progression, l’étape suivante consistait à s’imprégner de cette nouvelle image de soi hors des murs du centre de rééducation.

    Le 13 février, deux mois après mon arrivée, Violaine, mon ergothérapeute, me proposa, ainsi qu'à quelques-uns de ses patients, une escapade en ville à Montpellier.

    Quelle sera ma réaction ?

     

    Vivre ensemble handi vieux

     

    [i] VILLE Isabelle, FILLION Emmanuelle, RAVAUD Jean-François, Introduction à la sociologie du handicap, Editions de Boeck 2014

  • Se comparer aux autres et user de l'humour.

     

     Pendant la rééducation, on se retrouvait tous dans la salle commune, un plateau technique pourvu d’appareils de « torture ».

    Certains patients parvenaient au terme de leur rééducation, d’autres nouveaux arrivaient.

    C’était, dans ce microcosme, en me comparant aux autres que j’analysais ma propre situation et je prenais conscience de la progression de ma rééducation.

    Cette ambiance collective, comme l’analyse Xavier Bouton, « repose sur l’exposé, sans garantie, qu’avec le temps et l’habitude, les gestes et les êtres finissent par trouver leur place dans une forme d’union qui rendent ces moments moins coûteux sur le plan émotionnel[i] ». Se familiariser avec son état, c’était aussi prendre du recul sur la situation.

     

     

     

    [i] BOUTON Xavier, Corps diminué et reconstruction collective, Editions PUG novembre 2008

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  • L'ascension

    J’appris vite à évaluer la hauteur d’un bateau, le degré d’une pente (maximum 6 %) : bien plus tard dans la rééducation, nous avions pour test de monter LA pente qui montait jusqu’au gymnase.

    « Serais-je capable d’arriver là-haut ? »

     Incastromania

  • Croire en soi pour agir

    C’est une théorie qu’Albert Bandura[i], psychologue américain, appelle aussi « auto efficacité » : elle met l’accent sur les croyances en nos capacités à réussir telle ou telle chose comme déterminant principal de nos comportements.

    Pour simplifier, plus on croit en ses capacités à réussir une tâche, plus on a de chances d’y arriver.

    Pour être l’actrice de mon propre développement, quatre facteurs étaient susceptibles de renforcer le sentiment d’efficacité personnelle :

    - les expériences vécues (l’apprentissage en rééducation et les mises en situation réelles), ne dit-on pas que c’est en forgeant qu’on devient forgeron.

    - l’expérience vicariante[1] ou le modelage social (le fait de constater que des personnes proches de moi ont réussi), « s’ils l’ont fait, pourquoi pas moi ? »

    - la persuasion sociale, c’est à dire l’encouragement de l’entourage (le personnel soignant et ma famille), « allez, Sylvie, on y croit ! »

    - l’état physiologique et émotionnel, voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

    Pour affronter les difficultés et surmonter les défis et ainsi, prendre en main mon destin, il était possible de mobiliser chacun de ces facteurs.

     

    [1] Vicariant : se dit d’un organe qui supplée, par son propre fonctionnement, à l’insuffisance fonctionnelle d’un autre organe.                                                                                                    

     

    [i] OLANO Marc Croire en soi pour agir. N°305 juillet 2018 Sciences Humaines

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  • Le tennis de table

     En ce début d’année, Jean-Marc, le responsable du sport, m’invita à jouer au tennis de table : j’acceptais avec plaisir cette proposition.

    Tous les lundis soirs, après une journée de « travail », je montais au gymnase. J'ai découvert une activité compatible avec mon handicap.

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  • L'ascension

    J’appris vite à évaluer la hauteur d’un bateau, le degré d’une pente (maximum 6 %) : bien plus tard dans la rééducation, nous avions pour test de monter LA pente qui montait jusqu’au gymnase.

    « Serais-je capable d’arriver là-haut ? »

    C’était LE défi à surmonter tel l’aventurier de l’extrême qui tente l’ascension de l’Everest ! L’état d’esprit était le même : concentration, déploiement des capacités motrices et mentales, recherche des limites imposées par le corps. Lorsque le sommet était atteint, la victoire sonnait comme un accomplissement de soi, une fierté personnelle et, c’était, dans une douce folie, que  nous dévalions cette descente en roue libre, heureux de l’exploit réalisé !

    Incastromania

  • Les déplacements extérieurs

    Les jours et semaines qui suivirent étaient tout aussi productifs de résultats positifs. Je déambulais dans les couloirs avec aisance, maîtrisant chaque recoin et encadrement de porte. Les difficultés ont commencé lorsqu’un jour, mon kiné me proposa : « on va faire un tour dehors ? ».

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  • La planche de transfert

    Violaine, mon ergothérapeute, me proposa de confectionner ma planche de transfert et de la personnaliser.

    Elle m'accompagne toujours à l'heure actuelle. Comment s'approprier cette nouvelle amie ?

     

    Planche de transfert

  • Le transfert, kesako?

     Avec mon kiné, l’étape suivante était, sans doute, celle qui demandait le plus de technique, donc plus d’apprentissage : le transfert[1].

    Après de longs exercices, assise sur un plan de travail, à soulever les fesses en appui sur les mains, à la recherche de postures[2] et d’équilibre, j’appris à passer d’une assise à l’autre.

     

     

     

     

    [1] Transfert : passage du fauteuil sur un lit, un siège de voiture.

    [2] Posture : élaboration et maintien de la configuration des différentes parties du corps dans l’espace.

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  • Ambiance de travail

    On partageait l’expérience commune du handicap, la même galère, chacun avec son histoire, son degré de lésion, ses capacités, …

    Il y avait Agnès, jeune paraplégique que j’ai retrouvée des années plus tard sur Facebook. Elle était en équipe de France handisport de basket. Gérard, un corse tétraplégique, qui me racontait que son coiffeur lui avait demandé s’il fallait lui couper les pattes, il avait répondu : « non, merci, c’est déjà fait ! ».

    Il y avait un martiniquais devenu « tétra » à la suite à une chute de cocotier, un rugbyman ou un plongeur dont les cervicales avaient subi aussi le mauvais choc au mauvais endroit.

    Un collègue paraplégique s’était fait déteindre les cheveux de couleurs vives. En croisant le médecin dans le couloir qui le dévisageait, il ne put s’empêcher de lui dire : « vous n’avez jamais vu de perroquet à roulettes ? »

    Au-delà de ses labeurs, cette joyeuse équipe vivait ainsi des jours heureux.

     

     

    [i] BOUTON Xavier, Corps diminué et reconstruction collective, Editions PUG novembre 2008

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  • La cage à poulies

    De 14 heures à 15 heures, je ne pouvais échapper à la traditionnelle séance de musculation : le petit groupe de patients dont Nicolas avait la charge, se retrouvait dans la salle des cages à poulies, les « cages à poules », comme on les surnommait.

    C’était, dans une ambiance de liesse collective mais aussi de travail assidu et régulier que chacun avançait à son rythme.

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  • Madame Débrouille (suite)

    Quand je vous parlais de Madame Débrouille, je voulais évoquer toutes les astuces que Violaine, on ergothérapeute, avait mises en place : c’était la reine du scratch, des attelles et des anneaux adaptés à tous les objets !

    Comment tenir une brosse à dents en main quand on ne pouvait pas la serrer ? Comment écrire sans la pince entre le pouce et l’index ? Et, manger, sans que ça devienne une galère avec une nappe maculée de taches ?

     

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  • Persévérance

    J'ai anticipé et envoyé le début de mon manuscrit aux Presses Universitaires de Grenoble: j'ai encore besoin d'approfondir ma réflexion et mon analyse. Alors, je continue mes lectures pour donner à mon récit toute la dimension qu'il mérite.
    "Il ne faut pas croire qu'écrire vient comme une illumination; ça demande du travail et de la régularité." Nathalie Azoulai

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